La sécurité incendie est un aspect capital de la construction. Pour assurer la sécurité des occupants, faciliter l’intervention des pompiers et minimiser les dégâts matériels, le compartimentage est incontournable. Mais comment les portes coupe-feu ou résistantes au feu sont-elles évaluées et réglementées ?
Les normes régissant les portes ignifuges
Contrairement à d’autres éléments de construction, la résistance au feu des portes ne peut pas être déterminée à l’aide des Eurocodes. Elle doit être confirmée par le biais d’un essai spécifique conforme à la norme NBN EN 1634-1 et classée selon la norme NBN EN 13501-2 (ou sur la base de l’ancienne norme belge NBN 713-020 pendant la période de transition). Il est essentiel de noter que l’essai ne se limite pas au vantail, mais englobe l’ensemble du bloc-porte, y compris les ébrasements, le système de fermeture, les éléments latéraux, les vitrages et la paroi. De plus, la qualité de la mise en place (resserrage, jeu, fixation, etc.) est d’une importance cruciale.
Les portes résistantes au feu sont classées en fonction de leur résistance, par exemple, EI1 (si la température sur la face non exposée du vantail reste inférieure à 180 °C lors de l’essai). En Belgique, seule la classe la plus exigeante, EI1, est conforme à la réglementation, avec des exigences de durée de résistance au feu de 30 ou 60 minutes.
Dans les bâtiments élevés, il est essentiel que les portes donnant accès à la cage d’escalier soient étanches aux fumées (Sm). En outre, ces portes doivent satisfaire à des critères de performances mécaniques et de durabilité mécanique, conformément aux spécifications techniques STS 53.1.
Les défis pratiques de l’installation
Malgré des directives détaillées pour l’installation des portes résistantes au feu, des erreurs courantes sont fréquemment observées sur les chantiers. Parmi les exemples courants, citons un resserrage inadéquat entre l’ébrasement et le gros œuvre, un recoupement excessif du vantail en bois, un jeu insuffisant sous le vantail, une section de battée trop faible, l’absence de fermeture automatique, ou des problèmes de protection intumescente autour du boîtier de serrure.
Bien qu’une certification des installateurs de portes résistantes au feu existe, elle n’est pas obligatoire. Cependant, elle garantit que l’installation de la porte est conforme aux normes de pose. Certains donneurs d’ordre peuvent exiger le placement par un professionnel certifié dans leurs documents contractuels.
L’importance du marquage CE
Le marquage CE des blocs-portes intérieurs deviendra obligatoire lorsque les normes NBN EN 14351-2 (blocs-portes intérieurs) et NBN EN 16034 (blocs-portes résistant au feu) seront toutes deux obligatoires. Il s’applique uniquement aux produits mis sur le marché. Cela signifie que le vantail seul, commercialisé par le fabricant de portes, avec le bloc-porte fabriqué et installé par un menuisier, ne sera pas soumis à un marquage CE obligatoire.
Les portes résistantes au feu sont essentielles pour garantir la sécurité incendie dans les bâtiments, mais leur installation et leur conformité à la réglementation posent des défis spécifiques. Il est crucial de respecter les normes et de prendre en compte les aspects pratiques lors de la pose. Le marquage CE joue également un rôle clé dans l’assurance de la qualité des portes résistantes au feu.